Obésité morbide

L'obésité morbide, s'est imposée comme maladie grave, à l'origine d'une très importante co-morbidité (HTA, diabète, apnée du sommeil), et de 55 000 décès en France à comparer aux 10 000 décès pour cancer du sein. Compte tenu de l'inefficacité des traitements médicaux à long terme, la conférence de consensus du NIH aux Etats-Unis a validé la pratique de la chirurgie dans des cas sélectionnés. Les résultats récemment publiés de l'étude suédoise SOS viennent confirmer la valeur de la chirurgie, toutes techniques confondues, en montrant qu'à 10 ans de recul, les obèses malades suivis par les traitements médicaux conventionnels, non seulement n'avaient pas perdu de poids, mais au contraire avaient grossi, alors que les malades opérés avaient perdu plus de 20 kilos, avec amélioration de la co-morbidité et de la qualité de vie. D’autre part, la laparoscopie a amélioré les suites postopératoires de l’obèse en diminuant les complications cardio-pulmonaires et pariétales.

Devant l'épidémie d'obésité en cours, on peut prévoir que cette chirurgie prendra une place de plus en plus importante, ce qui implique nécessairement la mise au point et l'application de recommandations.

 

Suivi postopératoire

Le suivi postopératoire multidisciplinaire est indispensable pour diagnostiquer les complications chirurgicales et nutritionnelles.

 

Procédure administrative

Les interventions nécessitent une demande de prise en charge obligatoire auprès des caisses de sécurité sociale.

 

Les interventions chirurgicales qui permettent de faire perdre du poids s'adressent à des malades dont la surcharge pondérale est très importante. Cette surcharge s'évalue à partir de l'Index de Masse Corporelle (IMC) qui est le rapport du poids (en kg) sur la taille (exprimée en mètre) au carré. !

Un IMC normal se situe entre 20 et 25, on parle d'obésité modérée entre 25 et 35 et d'obésité morbide au-dessus de 40 ; le terme d'obésité morbide signifie que l'espérance de vie est diminuée en raison des complications de l'excès de poids : diabète, hypertension artérielle, infarctus du myocarde, insuffisance respiratoire...de lors de 10 à 15 ans !

L’étude SOS (Swedish Obesity Study) a comparé les traitements connus dans cette situation d’obésité morbide stabilisée depuis plusieurs années. Cette étude a inclus 4000 malades qui ont été répartis dans chacun des deux groupes par tirage au sort ; ces malades ont été suivis 10 ans ; les résultats sont les suivants :

- dans le groupe des malades non opérés 100% des malades avaient pris du poids

- les seules pertes de poids importantes et durables ont été observées dans le groupe des malades opérés

Il est donc maintenant acquis que les interventions chirurgicales sont le seul traitement ayant fait la preuve d’une efficacité démontrée dans la prise en charge de l’obésité morbide. Toute autre affirmation est contraire aux données actuelles de la science. Actuellement, quatre interventions sont envisageables :

Toutes ces interventions doivent être réalisées par coelio-chirurgie.

La réalisation d'une procedure chirurgicale s’inscrit dans le cadre d’un projet médical cohérent conduit par une équipe spécialisée multidisciplinaire qui doit pouvoir assurer non seulement l’évaluation préopératoire, mais aussi le suivi postopératoire. Dans la plupart des cas, il existe un temps de réflexion de plusieurs mois avant la chirurgie, temps de préparation médicale et nutritionnelle afin d’optimiser les résultats de la chirurgie. En effet, les principes de la diététique postopératoire et l’intérêt d’une activité physique régulière doivent être expliqués suffisamment tôt avant la chirurgie si l’on veut espérer un vrai changement comportemental postopératoire.