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Contraception : comment bien choisir sa méthode ?
le 24/09/2025

Stérilet hormonal ou en cuivre, pilule combinée ou progestative... La diversité des moyens contraceptifs peut sembler déroutante. Comment faire le bon choix selon ses besoins ? Le Dr Myriam Mimouni, chirurgien gynécologue à la Maison de Gynécologie Chirurgicale et à la Clinique Marcel Sembat (Ramsay Santé), nous guide dans cette décision et déconstruit les idées reçues.
Un panorama des moyens contraceptifs actuels
Aujourd'hui, il existe un large éventail de moyens contraceptifs que l'on peut classer en deux grandes catégories.
Les contraceptions non hormonales :
- le préservatif ;
- le stérilet cuivre (naturel et sans hormones) ;
- la contraception définitive (féminine ou masculine)
Les contraceptions hormonales
- À base d'œstrogènes et de progestérone :
- la pilule combinée ;
- l'anneau vaginal ;
- le patch ;
- À base de progestérone seule ;
- la pilule progestative ;
- l'implant ;
- le stérilet hormonal
Le critère essentiel : la qualité de vie
Le Dr Mimouni place la qualité de vie au cœur du choix contraceptif. « Je pense que les femmes doivent réfléchir surtout à leur qualité de vie avant de parler de contraception », explique-t-elle. Cette approche permet de dépasser les critères traditionnels, comme l'âge, pour s'adapter vraiment aux besoins de chaque patiente.
« Dans le cas où les patientes sont gênées par leurs règles - que ce soit lié à des pathologies telles que l’endométriose ou l’adénomyose ou non, s’il y a des douleurs, des règles abondantes, des migraines ou un syndrome prémenstruel très marqué - je vais plutôt leur conseiller un traitement hormonal. Si elles n'ont aucun souci avec des règles (régularité, sans douleurs, etc.)., je vais plutôt leur conseiller une contraception non hormonale telle que le stérilet en cuivre. ».
Certaines situations nécessitent une vigilance particulière dans le choix contraceptif. « À partir de 40 ans, on ne donne plus d'œstrogènes car ils augmentent les risques de thrombose, et comme l'âge devient également un facteur de risque à partir de 40 ans, on n'associe pas deux facteurs de risque. » précise la gynécologue. Le tabagisme constitue également une contre-indication majeure aux œstrogènes, après 35 ans, et l’association est très déconseillée avant 35 ans.
Une consultation contraceptive personnalisée
La démarche du Dr Mimouni privilégie l'information et le choix éclairé. « Je fais un tableau et j'explique à la patiente tout ce qui existe pour qu'elle puisse choisir. S'il y a des contre-indications, je vais barrer certaines options. J'expose toutes les possibilités et la patiente choisit. »
L'adoption d'une nouvelle contraception s'accompagne d'une démarche préventive rigoureuse.
Cette transition nécessite des précautions spécifiques : « Je prescris systématiquement des dépistages de toutes les infections sexuellement transmissibles - prise de sang et prélèvement vaginal - et je rappelle qu'il faut que le conjoint réalise également un dépistage. » Pour les stérilets, un prélèvement vaginal préalable vérifie l'absence d'infection qui pourrait se propager lors de la pose.
Le suivi ne s'arrête pas à la prescription initiale. « Je revois toutes les patientes en téléconsultation après quelques mois de façon systématique pour m'assurer de la bonne tolérance », précise-t-elle.
Pathologies gynécologiques : quand les hormones deviennent thérapeutiques
Pour les femmes souffrant d'endométriose, le traitement hormonal dépasse le simple cadre contraceptif. « Il n'y a aucune obligation de prendre un traitement hormonal, le choix reste aux mains de la patiente, rassure le Dr Mimouni, mais il faut comprendre les bénéfices. Une contraception qui coupe les règles va permettre d'améliorer la qualité de vie des patientes puisqu'elles ne vont plus avoir de douleurs de règles. Cela va de fait diminuer l'inflammation en limitant les reflux menstruels rétrogrades dans la cavité pelvienne. Enfin, cela contribue à protéger la fertilité des patientes car leurs organes vont pouvoir se reposer et se préparer pour un futur projet de grossesse ».
Concernant le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la gynécologue adopte une stratégie différenciée. « On ne traite les patientes qui ont un SOPK que si elles sont gênées par les symptômes (hirsutisme, acné irrégularité des règles), explique-t-elle. Si elles ne sont pas gênées, je conseillerais de ne pas prendre de contraception hormonale, car cela permet aux ovaires de fonctionner naturellement et de se réguler. »
Stérilet : hormonal ou cuivre ?
Le choix entre stérilet hormonal et cuivre repose sur un critère simple : la patiente est-elle gênée par ses règles ou non ? Pour les femmes n'ayant pas de difficultés particulières, le stérilet cuivre est intéressant car il préserve leur cycle naturel. À l'inverse, pour celles qui souffrent de douleurs ou de saignements importants, le stérilet hormonal sera plus adapté car il réduit généralement l'intensité des règles.
Une idée reçue persiste encore sur les stérilets : leur prétendue incompatibilité avec les femmes n’ayant jamais eu d’enfants. « C'est faux, répond le Dr Mimouni. Il existe des stérilets de petite taille pour les femmes qui n'ont jamais eu d'enfant, et il n'y a aucun problème pour les poser, ni d’impact sur la fertilité, sous réserve d’avoir vérifié l’absence d’infection ».
« Si la tolérance à une méthode contraceptive n'est pas bonne, on peut changer. L'important est de trouver la méthode qui convient parfaitement à chaque femme. ». Conclut le Dr Mimouni. Cette approche individualisée, fondée sur l'écoute des besoins spécifiques, permet à chaque femme de faire un choix contraceptif éclairé et adapté à sa situation personnelle. Loin des idées reçues, la contraception moderne offre aujourd'hui des solutions sur mesure pour toutes les femmes.